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Antibiorésistance : 7 académies à la chasse aux microbes (Synthèse de colloque)

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L’Académie d’Agriculture de France, l’Académie nationale de Chirurgie, l’Académie nationale de Chirurgie Dentaire, l’Académie nationale de médecine, l’Académie nationale de Pharmacie, l’Académie Vétérinaire de France et l’Académie des Sciences ont organisé, mercredi 15 juin 2022 de 9h00 à 17h15, une séance dédiée à l’antibiorésistance.

Au cours des dix dernières années, le groupe de veille inter-académies sur le thème de l’antibiorésistance a réuni un nombre croissant de partenaires motivés, regroupant sept académies en 2022. Tout en soutenant les plans gouvernementaux mis en oeuvre pour éviter des impasses thérapeutiques, cette veille se propose également d’attirer l’attention sur des aspects méconnus de l’antibiorésistance, de rapprocher des professions engagées dans l’action en leur fournissant un champ de vision élargi qui les rend plus aptes à formuler des questions pertinentes et à dégager des pistes de progrès originales.

Une partie de l’information du groupe de veille est délivrée lors de colloques pluri-académiques. Ils sont consacrés à la connaissance des mécanismes de dispersion des bactéries pathogènes résistantes et des antibiotiques, permettant de pointer des pistes de progrès destinées à prévenir cette diffusion et à réduire les risques qui en résulteraient pour l’homme, l’animal et l’environnement.

Le 15 juin, le groupe a conclut ceci :

La dissémination des bactéries résistantes et de leurs gènes de résistance chez l’homme, l’animal et l’environnement, aboutissant à de véritables « épidémies souterraines », doit être intégrée à la liste des grandes menaces écologiques qui s’inscrivent dans le registre « Une seule santé » (réchauffement de la planète, pollution des eaux, réduction de la biodiversité…). La prévention de cette dissémination doit s’appuyer sur une approche d’écologie de la santé qui préconise une action globale, concertée et multidisciplinaire intégrant santé humaine, animale et des écosystèmes. Les stratégies devront intégrer, outre la diminution de la pression de sélection par les antibiotiques, la prévention de la transmission croisée des bactéries résistantes entre humains et entre animaux (hygiène) et le contrôle des eaux usées pour éviter leur dissémination dans l’environnement.

Les marqueurs moléculaires, d’une grande diversité, sont un outil important pour la surveillance « One Health » de l’antibiorésistance. Une approche mondiale de l’antibiorésistance encadrée par les grands organismes internationaux est possible pour tous les écosystèmes et dans tous les pays. Une attention particulière sera de limiter les rejets de résidus médicamenteux (dont les antibiotiques) dans l’environnement, ainsi que le rejet de bactéries résistantes.

Il conviendra de promouvoir des filières de traitements plus exigeantes pour maitriser l’antibiorésistance, afin d’en limiter la diffusion dans le milieu naturel ou encore de poursuivre l’harmonisation des méthodologies de surveillance en lien avec les autorités sanitaires ; et aussi d’encourager les campagnes de mesure des gènes de résistance tout au long de la filière d’assainissement des eaux usées et des boues pour mieux connaître leur contribution à l’antibiorésistance, afin d’établir une image claire des risques associés à l’eau, et du rôle de l’environnement dans les mécanismes de transmission. L’existence de bactéries telluriques naturellement multirésistantes telles que Burkholderia pseudomallei impose une identification très précoce des agents d’infections communautaires graves.

Mieux identifier et documenter les situations de transmission de l’antibiorésistance au sein des différents secteurs animaux et ceux de la chaine alimentaire pouvant amener à un contrôle plus ciblé sur certaines espèces bactériennes dites sentinelles lors d’échanges internationaux. Cependant diverses zoonoses caractérisées par leur aspect environnemental échappent encore à l’antibiorésistance telle la borréliose.

Chez l’homme, la transmission de bactéries pathogènes par voie aéroportée est connue de longue date et toujours d’actualité. Le port du masque pourrait être recommandé pour les infections aiguës ou chroniques, même bénignes de la sphère oro-pharyngée.

Revoir le programme de la séance du 15 juin

Télécharger la synthèse de la séance

Contact presse :
Nicole PRIOLLAUD
Chargée de la communication
Académie nationale de Pharmacie

PJ

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