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Mayotte : la périnatalité, grande oubliée du voyage ministériel ? (Communiqué)

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Alors que la Première Ministre Elisabeth Borne, accompagnée de son Ministre de la santé et de la Prévention Aurélien Rousseau, s’est rendue la semaine dernière à Mayotte, les sages-femmes sont restées sur leur faim, n’ayant pu échanger comme elles le souhaitaient avec la délégation ministérielle.

En effet, “L’Ile aux Parfums” fait face à une crise majeure en termes d’accès aux soins, notamment en périnatalité, dans un contexte de  pénurie de sages-femmes.

Une offre de soins déficiente

5 maternités sont normalement aptes à gérer les plus de 10 000 naissances par an, mais seule la maternité de Mamoudzou dispose d’un bloc opératoire.

Face à la fermeture de deux maternités périphériques depuis plusieurs mois, faute de sages-femmes, les naissances sont concentrées sur les trois maternités restantes.

Les sages-femmes ont été réparties entre ces maternités et essaient de répondre au mieux à la demande de soins, des infirmières ont été appelées à remplacer, dans la limite de leurs compétences, les sages-femmes manquantes.

Actuellement, nous estimons à une centaine de sages-femmessupplémentaires le besoin pour assurer une offre optimale en périnatalité.
La dégradation de soins est prégnante : sorties précoces à outrance, triplement de l’occupation des chambres, augmentation forte des accouchements non accompagnés à domicile, fermetures des postes de consultations programmées, fermeture du service de l’hospitalisation à domicile obstétricale, situation sociale et médicale globalement dégradée, inconcevable pour un département français !

L’offre de ville, sages-femmes libérales et Protection Maternelle et Infantile (PMI), ne peuvent compenser ces manquements car là aussi, le manque est important.

Un turnover soutenu

L’épuisement professionnel touche les “vieilles” sages-femmes en poste depuis plusieurs années.

Elles encadrent les jeunes consœurs et accompagnent les rotations soutenues des équipes de réservistes.

Leur préoccupation principale est de réussir à fidéliser, à long terme, les sages-femmes en poste.

Actuellement, les conditions d’embauche pour les nouvelles sages-femmes, notamment des jeunes diplômées, prévoient primes, logement fourni plusieurs mois, stagiairisation rapide… Les conditions d’accroche sont là, mais il faut trouver des mesures pour engager les sages-femmes à rester.

L’évolution du statut hospitalier des sages-femmes, conditionnant notamment le temps de travail annuel, les droits à la formation, le cumul d’activité répondrait aux besoins majeurs de la profession, particulièrement à Mayotte où les enjeux sont devenus majeurs.

Le rôle des tutelles

Le Ministère de la Santé et de la Prévention, l’Agence Régionale de Santé, la direction hospitalière, inquiets, ont affirmé s’être saisis de la situation. Ce n’est pourtant pas ce qu’ont ressenti les sages-femmes lors du déplacement ministériel.
Nous partageons tous le même but : la qualité et la sécurité des soins pour les patientes et leurs enfants, une bonne qualité de vie au travail permettant l’épanouissement professionnel des sages-femmes.
Les sages-femmes attendent de nouvelles mesures fortes d’attractivité : donner envie aux sages-femmes de tenter l’aventure dans cette belle île et y rester. 

Le dialogue entre institutions et professionnel.le.s doit être la priorité. L’ONSSF saura être facilitatrice.

 

 

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